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Aménagement des horaires : Merci patron !!!

Nous reproduisons ici l’excellente déclaration liminaire de nos camarades de l’Oise !
Le modèle est largement applicable pour la Saône et Loire...

Déclaration liminaire de la CGT Finances Publiques Oise

Rappelons-nous…

A une époque pas si lointaine « l’usager était au centre de nos préoccupations » et « l’accueil était notre priorité ». Quoiqu’on dise et quoiqu’on fasse tout devait s’effacer devant L’USAGER qui planait sur nos deux défuntes Administrations Financières comme l’esprit de dieu sur les eaux.
Il fallait le recevoir à toute heure du jour et de la nuit, l’usager, aller le chercher à la gare, porter ses valises et lui cirer les pompes à l’usager…
Et puis d’un seul coup ! Fini. Terminé. Remballez-moi tout ça. Maintenant l’usager est devenu un empêcheur de travailler en rond.
On l’a trop écouté.
On l’a trop chouchouté.
Vlan ! On te lui claque la porte au nez ! « Circulez y a rien à voir  ! »
Non mais ! Pour qui il se prend l’usager ?
Ah ! Il va voir ce qu’il va voir l’usager !!
Et pour commencer, schniack ! On va lui rogner les plages d‘ouverture : 24heures/semaine pour les postes importants, 16 heures pour les plus petits..
Ah !ah ! il rigole déjà moins l’usager !

Bon bien sûr, on est obligé d’y mettre un minimum de formes et c’est pourquoi vous réunissez aujourd’hui un énième CTL avec l’accueil et la réception du public à l’ordre du jour.
Il s’agit donc cette fois de moduler à la baisse l’ouverture de l’ensemble des services en conformité avec la circulaire DGFIP du 22 octobre dernier.
« En conformité avec la circulaire DGFIP du 22 octobre dernier ?? »
Pas si sûr ! puisqu’il y est dit, dans cette circulaire, que le « DGFIP a donné la possibilité aux directeurs départementaux de réduire les amplitudes horaires d’ouverture au public des services  ». La possibilité.

Pour les esprits frustres, dont nous sommes, ça devrait vouloir dire : on pose la problématique, on y réfléchit, on étudie les différentes options (y compris celle du statu quo) on fait un état des lieux clair et chiffré détaillant les pics de fréquentation sur l’année, le mois, la semaine et pourquoi pas la journée, on prend, éventuellement, l’avis des associations d’usagers, on réunit, le cas échéant, un groupe de travail on consulte les agents auxquels ont peut fournir alors des propositions argumentées. Et à l’issue de tout cela, on convoque un CTL auquel on peut présenter un vrai dossier étayé de toutes les informations utiles à une prise de décision éclairée.
Mais vous saviez déjà précisément où vous vouliez arriver, alors pourquoi perdre du temps ? Dans notre département, tout ce travail préparatoire s’est donc résumé à « c’est quel jour qu’on ferme ?  »

Alors bien sûr pour faire plus pimpant on consulte les agents. Mais en se gardant bien de leur fournir les tenants et les aboutissants du problème. En se gardant surtout de leur dire que tous ces flonflons et effets de manches autour du thème « on ferme pour que bien à l’abri derrière les portes closes vous puissiez travailler tranquilles  », ça n’est que poudre aux yeux pour masquer le fond du dossier, à savoir les suppressions d’emplois.

Car pourquoi y a-t-il un problème d’accueil de plus en plus prégnant ? Vous nous dites « c’est passsque’avant on recevait seulement beaucoup de public alors que maintenant on en reçoit très très beaucoup » ce qui, d’un strict point de vue statistique est assez vague, vous nous l’accorderez.

Nous, CGT Finances Publiques de l’Oise, nous affirmons que le problème de l’accueil découle directement des 300 suppressions d’emplois que le département a dû subir sur les dix dernières années. Et nous affirmons qu’aucune réforme de l’accueil ne résoudra quoique ce soit tant que vous continuerez à voter « sans états d’âme » la suppression d’une vingtaine d’emplois par an.

Quels que que soient les oripeaux dont vous tentiez de la parer, cette réforme de l’accueil n’a pas pour but l’intérêt des services ou des agents et moins encore celui des contribuables. Elle ne sert qu’à gérer la pénurie d’effectifs et même pire, à créer des conditions propices aux prochaines suppressions d’emploi et fermetures de postes. Car enfin, quand vous aurez réussi à pousser l’usager à se débrouiller tout seul entre plate forme téléphonique, centres de contacts et e-administration, le maillage territorial auquel nous, CGT Finances Publiques de l’Oise, sommes attachés, n’aura plus lieu d’être et vous pourrez regrouper, fermer les postes sans retenue !

Car, il va en manger de la dématérialisation, l’usager ! Il ne veut pas il l’aura quand même ! Jusqu’à l’indigestion ! Et tant pis pour les exclus de la e-technologie : les trop pauvres, les trop vieux, les trop isolés. Le progrès est en marche braves gens !
On ne va pas arrêter son avancée triomphante pour quelques inadaptés !C’est bien le sens de la lettre de mission d’une certaine Maryvonne Le Brignonen à qui Bruno Parent demande de trouver des moyens novateurs de pourrir la vie des contribuables rétifs à la e-administration jusqu’à ce qu’ils rendent gorge !

N’y a-t-il vraiment plus que les agents et leurs organisations syndicales pour être attachés au Service Public ?

Article publié le 12 février 2015.


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