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- Tract aux usagers de la SNCF (PDF - 112 kio)
- Tract CGT Cheminots 71 (PDF - 107.5 kio)
Billet de Mauvaise Humeur
Depuis quelques jours, la grève des cheminots fait le buzz dans tous les médias. Encore une fois, ces derniers jouent un rôle appréciable dans la fabrication de l’opinion !
La grosse artillerie des experts et des éditorialistes est de sortie face à ces méchants cheminots.
De surcroît, le bac tombe à point. Bon angle d’attaque pour les communicants du gouvernement.
Si effectivement la grève remet en question le moyen de transport choisi, combien d’élèves sont réellement impactés par le mouvement ? Certainement pas 700 000 comme l’a indiqué un quotidien national conservateur. Partout est martelé que cette grève est « incompréhensible ».
Et comme d’habitude, pas un mot sur le fond à savoir pourquoi les cheminots se mobilisent.
Pas une analyse sur ce qu’était la SNCF avant, ce qu’elle est aujourd’hui et ce que risque de devenir le service public du transport ferroviaire.
Un peu comme si nous, agents de la DGFIP, nous nous engagions dans un grand mouvement de grève et que médias et politiques n’insistent que sur les conséquences, sans expliquer les raisons du mouvement. Nous serions un peu frustrés, non ?
D’ailleurs, vous remarquerez que, quel que soit le secteur d’activité qui se mobilise, les barrières médiatiques et politiques se dressent avec la même sémantique, les mêmes mots (seulement quelques mots d’ailleurs et repris en boucle) : ainsi dénonce-t-on la « grogne », « l’immobilisme », le « refus des réformes », « l’évolution nécessaire » de la société. Jamais un mouvement social n’a attiré la sympathie des « élites »... La peur sans doute de la remise en cause des acquis de ces privilégié(e)s, formé(e)s dans les mêmes grandes écoles...et partageant les mêmes plateaux télé, dîners mondains et cercles de réflexions ! Serions-nous donc si peu éclairés et toujours dans l’erreur...donc "incompréhensibles" ? Il est certain que nous ne partageons pas les mêmes préoccupations ni les mêmes difficultés quotidiennes.
Jamais ne sont mises en avant les propositions alternatives des organisations syndicales. Et il y en a.
Le mieux pour ces « spécialistes » c’est de frapper aveuglément (surtout sur la CGT d’ailleurs), bras armés des mots, au service des intérêts financiers. Nous ne sommes pas dans un contexte économique qui s’embarrasse de la question sociale, ni de la réflexion sur le fond.
Aujourd’hui, le chantage à l’emploi aidant, et la forte pénétration des idées réactionnaires, faciles à ingurgiter à coups de slogans, c’est carrément « marche ou crève ». Ou accepte ta situation sans te plaindre. Tout est fait pour que nous nous habituions à la précarité, à la peur du lendemain. Ainsi est le progrès social pour ces "experts".
A ce rythme-là nous allons tou(te)s perdre beaucoup.
Alors que d’autres s’engraissent impunément, profitent des largesses de l’Etat, qu’ils dénoncent par ailleurs (ce fameux Etat-providence honni car trop généreux avec les plus modestes mais bon à plumer dans certains cas), nous donnent des leçons sur notre capacité à travailler plus pour gagner moins et se font prendre les deux mains et les pieds dans le pot de confiture. Et par pudeur, nous ne parlerons pas des activistes de la fraude et de l’évasion fiscales...
Alors avant de jeter en pâture des femmes et des hommes qui se battent pour sauver leurs emplois et leurs métiers, réfléchissons plutôt à qui profite le changement ou la (contre-) réforme.
Tant d’années de réformes, de restructurations, de coupes dans les dépenses publiques, de plans sociaux, jugées nécessaires par la même « élite » et pour quels résultats ?
La société s’en porte mieux ? Sommes-nous sereins face à l’avenir après tant d’efforts ?
Espérons qu’un jour la société s’emportera et balaiera ces nouvelles servitudes qui pèsent sur nos vies.
Vous trouverez en « Documents à télécharger » une explication de la réforme étudiée en ce moment à l’Assemblée Nationale.
Article publié le 19 juin 2014.